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close this bookSurveillance Épidémiologique après un Désastre Naturel (PAHO)
close this folderPremière partie: Surveillance épidémiologique et lutte contre les maladies après un désastre naturel
close this folderChapitre 1: Facteurs déterminant les risques de propagation de maladies transmissibles après un désastre
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View the documentFacteurs égidémiologiques qui déterminent le risque de maladies transmissibles
View the documentRisques d'apparition de maladies transmissibles après un désastre naturel et après un désastre provoqué par l'homme
View the documentExpérience relative aux maladies transmissibles après un désastre

Risques d'apparition de maladies transmissibles après un désastre naturel et après un désastre provoqué par l'homme

Les désastres provoqués par l'homme sont de deux types. Le premier englobe ceux qui résultent d'une activité destructive accidentelle. Ces événements peuvent survenir de manière brutale: accidents d'avion, explosions, incendies et intoxications pour n'en citer que quelques-uns. Ils peuvent aussi être chroniques, par exemple déboisement ou contamination de l'environnement. Les désastres provoqués accidentellement par l'homme n'entraînent généralement pas de risque accru de maladies transmissibles susceptibles de menacer la communauté; ils échappent au cadre de ce manuel.

Le second type comprend les désastres provoqués par l'homme à la suite de guerres, d'un démantèlement économique ou social ou de désordres civils. La guerre est fréquemment scindée, d'une part, en guerre classique, y compris le siège et le blocus, et, d'autre part, en guerre non classique, avec recours aux armes biologiques, chimiques (gaz toxiques) et nucléaires. L'expérience est fort limitée en ce qui concerne l'effet d'armes non classiques sur les maladies transmissibles. Des agents biologiques peuvent provoquer des épidémies susceptibles d'incapaciter des populations militaires ou civiles (p. ex. l'anthrax et la peste). Les mesures de santé publique à prendre dans ces cas sont semblables à celles prescrites lors d'épidémies naturelles. Les informations à ce sujet sont disponibles (2).

Les effets du démantèlement social ou de la guerre classique sur les maladies transmissibles sont similaires à ceux causés par des désastres chroniques tels que la sécheresse. La guerre et la sécheresse sont les causes les plus communes de malnutrition et de famine graves. Les maladies transmissibles contribuent à la malnutrition qui, à son tour, prédispose aux infections graves. Nombre d'entre elles, telle la rougeole, ont une évolution particulièrement grave chez les individus sous-alimentés. Encore que ceci soit mal documenté, il semble que certaines maladies parasitaires, le paludisme par exemple, et des maladies virales comme l'herpès, aient tendance à se réactiver durant la réalimentation (3). En cas de guerre ou d'insurrection, il arrive que les autorités ne désirent ou ne puissent pas porter assistance aux populations; par contre, en cas de sécheresse, les autorités civiles encouragent généralement les activités de secours.


Camp de tentes après un tremblement de terre important en Italie du Nord en novembre 1980. L'augmentation de la densité de la population et le manque de services d'hygiène adéquats rendent ces camps et établissements temporaires insalubres.

Les six facteurs mentionnés ci-dessus, liés à l'apparition de maladies transmissibles après un désastre naturel, interviennent aussi lors des guerres classiques. Les activités militaires impliquent souvent la traversée et même des séjours prolongés dans des régions qui ne sont ordinairement pas habitées. Les armées peuvent alors être exposées à une grande variété de zoonoses ou de maladies transmises par des vecteurs, maladies qui ne posent d'ordinaire pas de problème aux organisateurs des secours civils. Parmi ces maladies, on peut citer les leishmanioses, les rickettsioses et la plupart des maladies à virus transmises par des arthropodes. Les médecins militaires sont conscients de ces risques, peu connus par contre des médecins civils. Le risque de voir ces maladies s'étendre à la population civile est variable, mais en général très faible.