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close this bookSurveillance Épidémiologique après un Désastre Naturel (PAHO)
close this folderPremière partie: Surveillance épidémiologique et lutte contre les maladies après un désastre naturel
close this folderChapitre 3: L'établissement des systèmes de surveillance
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View the documentSurveillance des maladies dans des conditions normales
View the documentSources d'information pour la surveillance épidémiologique en cas de désastre
View the documentMaladies à inclure dans la surveillance
View the documentCollecte, interprétation et utilisation des données
View the documentInformations en retour aux unités périphériques

Informations en retour aux unités périphériques

L'information en retour est un élément essentiel de la surveillance après un désastre car elle encourage les unités nouvelles à collaborer au système. Elle encourage aussi celles qui ne participaient pas à la surveillance avant le désastre à le faire après le désastre. Les secouristes, lors de leur arrivée sur le terrain, ne sont pas accoutumés à la surveillance, et même s'ils le sont, beaucoup donnent la priorité aux soins plutôt qu'à la rédaction de rapports journaliers ou hebdomadaires. Les efforts menés pour assurer cette information en retour se heurtent à de nombreux obstacles: possibilités diagnostiques limitées, personnel épidémiologique insuffisant, difficultés de communication et de transport, possibilités limitées d'accès à certains moyens existants tels que hélicoptères, radios, polycopieuses.

Les conditions de travail du personnel de secours sont tellement précaires que toute information en retour, quelle qu'elle soit, est bienvenue. Le travail est exténuant pour les équipes qui oeuvrent sur le terrain, qu'elles soient nationales ou internationales, puisqu'elles sont placées dans des circonstances inhabituelles. Les secouristes n'ont guère d'expérience directe des désastres, et rares sont ceux qui s'estiment suffisamment bien formés pour faire face aux problèmes de santé publique qui se posent dans l'immédiat ou qui pourraient se poser plus tard. Il faut ajouter à cela la crainte de contracter une maladie transmissible ou tropicale. Les secouristes ont aussi un sentiment d'isolement: ils ne savent pas ce qui se passe au-delà de leur secteur d'activité immédiat. Ces facteurs peuvent expliquer leur vulnérabilité psychologique et leur tendance à répandre des rumeurs d'épidémies. Il ne faut pas oublier que ces préoccupations sont aussi celles du grand public, particulièrement dans les régions d'un niveau culturel élevé.

Pour ces raisons, la diffusion de relevés hebdomadaires constitue l'élément essentiel de l'information à fournir en retour au personnel de terrain. Comme peu de secouristes ont des notions en épidémiologie, des commentaires, de la documentation et des graphiques doivent être joints aux relevés. Des machines à polycopier ou des imprimantes sont presque toujours disponibles. L'épidémiologiste peut cependant avoir des difficultés pour s'en servir, car ses collègues en auront aussi besoin. Même s'il peut les utiliser il peut manquer d'argent pour publier les rapports. Or, la livraison par avion ou l'achat sur place de ce matériel peut être beaucoup plus efficace que l'envoi de médicaments. Il faudra improviser des moyens pour distribuer les rapports sur le terrain, par exemple lors de la distribution des secours ou du courrier personnel des secouristes.

Le relevé hebdomadaire apporte plus qu'une simple information aux équipes sur le terrain. Il est destiné aussi au coordonnateur des secours (auquel il est bon d'adresser une lettre ou de rendre une visite personnelle), aux autorités nationales et aux représentants locaux des agences volontaires. Le coordonnateur des secours devrait se charger de distribuer ces rapports aux représentants des médias et au public.