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close this bookRecommandations approuvées a la Réunion des Secours Internationaux dans le domaine de la Santé en Amérique Latine (PAHO)
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View the documentPréface
View the documentConsultation entre les autorités sanitaires et les organismes internationaux
View the documentEvaluation des besoins sanitaires
View the documentDon de matériel et de fournitures
View the documentPersonnel sanitaire
View the documentRôle des organismes internationaux
View the documentDemandes d'assistance internationale
View the documentGestion de la catastrophe
View the documentPréparation antérieure en cas de désastre
View the documentRésolutions adoptées par le conseil directeur de l'organisation panaméricaine de la Santé

Préface

Les désastres causés par des phénomènes naturels ou par l'homme semblent avoir gagné en fréquence et être devenus plus meurtriers et destructeurs en Amérique Latine et dans d'autres pays en développement.

En 1985 des tremblements de terre catastrophiques ont frappé des sites urbains au Chili et au Mexique, entraînant la mort de plus de 10000 personnes. L'immense dévastation consécutive à l'éruption du volcan El Nevado del Ruiz, en Colombie, a causé la mort de 23000 personnes environ. L'effet des innombrables inondations et épisodes de sécheresse qui ont affecté des millions d'habitants en Amérique Latine sera sans doute encore plus durable.

Les conséquences immédiates les plus dramatiques des catastrophes soudaines font la première page des journaux. Les chaînes de télévision, qui diffusent dans le monde entier des scènes de destruction soigneusement choisies, ainsi que les images de victimes et de familles temporairement privées d'eau, de nourriture ou d'abri, suscitent dans la communauté internationale d'admirables gestes spontanés de solidarité et de générosité.

En 1985, les secours sanitaires prodigué en Colombie, au Mexique et au Chili par les donateurs traditionnels comme par d'autres pays latino-américains a été d'une ampleur exceptionnelle. Bénéfique chaque fois qu'elle représentait une réponse immédiate à des besoins reconnus et précisés dans les appels lancés par les autorités locales, cette aide a constitué un fardeau lorsqu'on ne l'avait pas demandée et qu'elle était basée sur la perception erronée des institutions ou personnes donatrices.

Et cependant, les messages retransmis par la presse comme par les organismes de secours attirent l'attention sur les conséquences de santé les plus visibles des catastrophes naturelles. Cela tend à confirmer le mythe que les populations et autorités désemparées ont besoin de n'importe quelle assistance immédiate que le monde "extérieur" peut leur apporter. En revanche, les évaluations précises révèlent généralement que les véritables besoins sont tout autres.

La situation des pays en voie de développement les plus avancés et en Amérique Latine, particulièrement, est sensiblement différente de l'image qu'on s'en fait. Immédiatement après une catastrophe, les services de santé nationaux, qui sont relativement bien organisés, les organisations locales de volontaires, et, ce qui est plus important, les collectivités, familles et personnes directement affectées, sont, dans une première phase, capables de conjuguer leurs efforts et de mobiliser leurs ressources propres pour répondre aux besoins les plus urgents. Malgré de graves problèmes de coordination, et d'autres d'ordre logistique et politique, l'assistance immédiate apportée par les populations locales est bien plus efficace que celle que la communauté internationale pourrait contribuer indépendamment de par sa technologie et ses ressources supérieures.

Lors des récentes catastrophes en Amérique Latine, l'aide extérieure requise immédiatement s'est limitée au besoin de matériel perfectionné ou d'experts hautement qualifiés dans quelques secteurs spécialisés. Malgré cela, des médicaments, vêtements et aliments qu'on n'avait pas demandés, ainsi que du personnel soignant volontaire, intervenant individuellement ou en équipes, ont sollicité l'attention et les services des communautés locales au dépens d'autres besoins plus pressants.

Si des pays d'Amérique Latine et d'autres régions ayant atteint un niveau de sophistication et de développement comparable sont capables de satisfaire leurs besoins sanitaires immédiats et prennent en fait les mesures appropriées, cela a souvent pour conséquence de mettre en danger et d'hypothéquer leur développement futur. En quelques jours à peine, des opérations de secours d'urgence très onéreuses peuvent épuiser les ressources normalement disponibles pour dispenser les soins de santé primaire et financer les programmes de développement pendant toute une année. A cela s'ajoute le fait primordial que depuis cinq ans le niveau de vie et le taux de croissance de tous les pays en développement déclinent dramatiquement en conséquence de la dépression économique et de l'endettement extérieur, qui réduisent d'autant leur capacité à restaurer des services normaux et rétablir la situation suite à une catastrophe naturelle.

Les groupes les plus vulnérables - les enfants, les femmes enceintes ou qui allaitent, les économiquement faibles, les populations marginales des régions urbaines surtout - sont ceux dont la survie et le développement sont le plus menacés par la lenteur du redressement.

Dans le but d'augmenter la prise de conscience des principaux gouvernements et organismes donateurs, l'Organisation

Dans le but d'augmenter la prise de conscience des principaux gouvernements et organismes donateurs, l'Organisation Panaméricaine de la Santé (OPS), l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Bureau du Coordonnateur des Nations Unies pour les secours en cas de catastrophe (UNDRO) et l'UNICEF ont tenu une réunion de haut niveau avec la participation de pays d'Amérique Latine de pays développés qui fournissent traditionnellement une aide généreuse, et d'organisations non gouvernementales. L'objectif de cette réunion sans précédent était d'augmenter l'efficacité de l'assistance sanitaire internationale apportée aux populations affectées, en vue d'assurer la satisfaction de leurs véritables besoins avant, pendant et après une catastrophe naturelle.

Nous espérons que ces recommandations, approuvées à l'unanimité par les participants, aideront tous les gouvernements organismes officiels et institutions privés dans les efforts qu'ils fournissent pour assister efficacement les pays affectés par les risques naturels, et les aider à reprendre leur progression vers la "Santé pour Tous" d'ici l'An 2000.

Dr. Halfdan Mahler
Directeur Général
Organisation mondiale de la santé

M. M'Hamed Essaafi
Sous-sécretaire Général
Coordonnateur des Nations Unies pour les secours en cas de catastrophe

Dr. Carlyle Guerra de Macedo Directeur
Organisation panaméricaine de la santé

M. James P. Grant
Directeur Executif
Sous-sécretaire Général
Fonds des Nations Unies pour l'enfance